Dans le cadre du processus de révision du Schéma Directeur d’Aménagement Gestion des Eaux en vigueur pour la période 2016-2021 et pour l’élaboration de la feuille de route du prochain SDAGE pour la période 2022-2027, l’Office De l’Eau lance une série de séminaires de travail destinés aux acteurs de l’eau, en 2019 et 2020.
Le premier d’entre eux, prévu en date du 29 novembre 2019 prochain, recueillera l’avis des Elus Martiniquais à l’occasion d’un grand débat sur la politique de l’eau et se tiendra à l’hôtel Bakoua, de 8h30 à 14h.
Il s’agira d’amener les élus (EPCI, mairies, CTM, chambres consulaires, CEB, CA ODE...) à réfléchir ensemble à la gestion de la politique de l’eau dans le cadre du nouveau SDAGE 2022-2027, de travailler à leur appropriation du SDAGE en cours et de collecter des éléments de réflexion dans le cadre d’une démarche active et constructive, leur permettant d’exprimer leurs attentes pour le territoire.
L’objectif est de faire émerger la vision stratégique des élus politiques sur les enjeux majeurs liés à la préservation des ressources en eau et des milieux aquatiques du territoire, laquelle servira de base au deuxième séminaire des acteurs de l’eau, prévu en janvier 2020.
I- Les enjeux stratégiques
Le SDAGE de Martinique répond aux enjeux à travers les Orientations Fondamentales (OF) définies par le CEB. Ces OF visent à :
Concilier les usages humains et les besoins des milieux aquatiques
Reconquérir la qualité de l’eau et des milieux aquatiques
Protéger et restaurer les milieux aquatiques remarquables
Connaître pour mieux gérer l’eau et agir sur les comportements.
A travers les dispositions qui découlent de ces OF, plusieurs problèmes spécifiques au territoire Martiniquais doivent être résolus pour atteindre le bon état des eaux.
Enjeu #1
90% des rejets l’Assainissement Non Collectif sont non conformes et représentent plus de la moitié de l’apport de matière organique dans le milieu naturel. Une augmentation du raccordement au réseau d’assainissement collectif permettrait d’atténuer ces rejets phosphorés et azotés.
Enjeu #2
Le faible rendement des réseaux d’Adduction d’Eau Potable (AEP), contribue à une forte ponction des ressources en eau superficielle. Cette réalité occasionne également des pertes économiques et énergétiques non négligeables lors du traitement de l’eau et de son acheminement aux usagers.
Enjeu #3
Autre problématique pour l’AEP, sa dépendance forte aux eaux de surface. Ces dernières peuvent rencontrer des problèmes quantitatifs en période de carême aussi bien que qualitatifs, au vu de la vulnérabilité des points de captage. La diversification des ressources en eau à travers l’exploitation des eaux souterraines représente une solution pour l’avenir. Le SDAGE actuel fait d’ailleurs à ce sujet état d’un objectif de 40% de part d’approvisionnement en eau souterraine.
Enjeu #4
La forte érosion que subissent les sols des terres cultivées ou abandonnées, entraine le charriage des pollutions vers les milieux aquatiques. D’ailleurs, la gestion des eaux pluviales a trop souvent été privilégiée au détriment de la préservation des milieux aquatiques. Aussi des analyses et des dispositions doivent-elles être mises en place afin de les rendre conciliables. La lutte contre les inondations au moyen de la mise en oeuvre de la GEMAPI est un axe important.
Enjeu #5
Les pesticides, dont la chlordécone menacent les milieux aquatiques. Bien qu’interdites depuis plusieurs années, certaines molécules ont une forte rémanence dans l’environnement, ce qui les rend difficiles à neutraliser.
Les pollutions actuelles doivent, elles, être combattues à la source. Pour ce faire, des programmes d’accompagnement pour une agriculture moins impactante sur les milieux aquatiques existent et des actions sont en cours.
Enjeu #6
Le lien terre-mer doit être renforcé dans les programmes d’actions. En effet, le cycle de l’eau est court en raison de la taille du bassin et l’impact sur le milieu marin est fort (matières en suspension liées au ravinement par exemple, ou aménagement du territoire qui imperméabilise les sols).
Lutter contre la dégradation de la qualité des eaux littorales est donc de fait un des défis à relever (pressions des mouillages, biodiversité dégradée).
Enjeu #7
L’érosion du trait de côte est également une problématique environnementale, tout comme les risques liés aux changements climatiques, lesquels devront être intégrés dans le SDAGE en révision. Les outils de gestion tels que les contrats de milieux sont en pleine expansion et peuvent se révéler efficaces pour rendre le SDAGE efficient.
Enjeu #8
Enfin, une gestion plus globale de l’eau pour le petit cycle (de consommation) à l’échelle du territoire, est souhaitable. Le SDAGE tend en effet vers une gestion intégrée à l’échelle du bassin, incluant le grand cycle. Par ailleurs, les 3 Communautés d’Agglomérations de Martinique ont reçu la compétence des services d’eau potable et d’assainissement en 2018. D’autre part, il est attendu depuis le dernier SDAGE une gestion unique de l’eau potable dans tout le bassin. Cette attente a été de nouveau exprimée lors de la dernière consultation du public et des acteurs de l’eau. Enfin, l’attribution des compétences élargies à la biodiversité terrestre littorale ou maritime au Comité de l’Eau et de la Biodiversité va dans le sens de cette évolution de gouvernance.
II- Les questions débattues
• Comment améliorer l’Assainissement Non Collectif en Martinique,
• Quelles propositions pour assurer la continuité de service en eau potable,
• Comment anticiper le changement climatique sur l’érosion des sols et du littoral,
• Quels leviers d’action sur le prix de l’eau, ...
Autant de questions qui seront clairement posées à l’occasion de ce débat.
III- Ils seront présents
Au nombre des élus martiniquais qui prendront part aux débats:
Madame Marie-France TOUL, Présidente du CEB - 2ème Vice Présidente de l’Assemblée de
la Collectivité Territoriale de Martinique
Monsieur Norbert MONSTIN, Maire Adjoint de la ville du Carbet, Vice-Président de CAP
Nord
Monsieur Louis BOUTRIN, Conseiller Exécutif(Développement durable et énergie /
Économie bleue (plaisance, métiers de la mer, énergie) et Croissance verte (agriculture…) /
Transports / Sports)
Monsieur Maurice BONTE, Maire de la ville d'Ajoupa Bouillon
Monsieur Joachim BOUQUETY, Maire de la Commune de Grand-RIvière
Monsieur Alfred MONTHIEU, Président de CAP Nord
Monsieur Emile GONIER, Vice-Président de la CACEM, ...
IV - Les objectifs visés
Les participants auront l’opportunité de s’exprimer sur :
- Les objectifs qu’ils souhaitent voir donner à la politique de gestion des ressources en eau et
des milieux aquatiques : Quelle vision, quelles attentes, quelles ambitions, quel(les) futur/
évolutions “idéal(es)” mais aussi concret(es) pour les eaux littorales, les cours d’eau et les
zones humides ?
- La hiérarchisation de ces objectifs : quel est l’élément prioritaire à mettre en oeuvre pour la
préservation des masses d’eau, qu’est-ce qu’ils estiment être secondaires, ou au contraire, à
conserver absolument, quels sont les éléments mutables, …
- Les leviers et les incertitudes par rapport à ce futur idéal ou réaliste : identification des
leviers (volonté locale, portage politique, outils et structure en place…), points de blocage
(politique, social…) et incertitudes (techniques, juridique…) à lever ou prendre en compte.
V- Le programme
8h30 : Accueil des élus
1ère partie : Présentation 9h00 – 9h45
• Ouverture
• Exposé du déroulé du séminaire et règles du débat
• Présentation générale du SDAGE
• Résultats de la consultation du public et des acteurs
• État des Lieux : les grandes tendances
• Bilan du Programme De Mesures à mi-parcours
2ème partie : Débats 9h45-13h00
• 9h45 – 10H30 : Petit cycle de l’eau : Assainissement / AEP
• 10h45 - 11h30 : Politique sociale de l’eau
• 11h30 – 12h15 : Grand cycle de l’eau
• 12h30 : Synthèses des débats