Les dispositifs d’Assainissement Non Collectif (ANC) traitent les eaux usées d’une habitation, dites domestiques, dans les zones où il n’y a pas de réseau public d’assainissement. C'est une obligation règlementaire. Ces eaux usées domestiques des habitations non raccordées au réseau public de collecte (assainissement collectif ou encore Tout-à-l'égout), sont alors:
1- collectées,
2- transportées,
3- traitées,
4- évacuées.
Dans le cas d’un dispositif d’assainissement non collectif défectueux ou inexistant, ces eaux usées sont directement déversés dans le milieu naturel.
Réglementairement c'est le zonage d'assainissement qui définit la part du territoire concernée par l'Assainissement Collectif et l'Assainissement Non Collectif.
En conséquence toutes les habitations ou groupements d'habitations concernés, doivent mettre en place un dispositif d'assainissement non collectif sur sa parcelle afin de traiter ses eaux usées domestiques (toilettes, douche, évier, lavabo, machine à laver).
Schéma de principe d'un dispositif d'assainissement non collectif
On distingue les filières classiques (traitement par le sol en place ou reconstitué), régentées par un Document Technique Unifié (DTU) et les filières soumises à agrément plus récentes et autorisées seulement depuis 2009 (micro-station, disposotif compact, filtre planté de végétaux).
L'agrément est obtenu auprès du ministère et dispose alors d'un numéro avec publication au Journal Officiel. Cet agrément est obligatoire pour toutes habitations dont le nombre de pièces principales est inférieur à 20.
* Ce dispositif ne peut être mis en place en Martinique, pour l'instant, pour les habitations de moins de 20 pièces principales car l'agrément spécifie les plantes qui doivent être utilisées, et ces dernières sont considérées comme invasives sur l'île avec impact sur la biodiversité locale.
A noter que ces plantes doivent avoir certaines caractéristiques physiques afin de permettre un traitement optimal.
Que contiennent ces eaux usées
Les eaux usées d’une habitation, eaux usées domestiques, contiennent une quantité importante de matières organiques, des micro-organismes potentiellement pathogènes, des graisses et des détergents (savon lessive, produits d’entretien,…). Elles peuvent également contienir des macro-déchets (lingettes, sous-vêtement, protection higénique, ...), ou encore des résidus médicamenteux.
Aussi, de telles eaux rejetées dans le milieu sans traitement ont obligatoirement un impact.
Les risques
- L’impact que peut avoir ces eaux usées sur la santé humaine est très important, l’un des plus connu est le choléra qui peut décimer des populations s'il n'est pas rapidement pris en charge.
- L’impact peut aussi être directement économique et social avec la fermeture de site de baignade en mer ou en rivière par exemple.
- L’impact sur le milieu naturel et notamment les milieux aquatiques n’est cependant pas à négliger car il peut entrainer de graves conséquences environnementales, bien sûr, mais de façon indirecte ou à plus long terme un impact économique et social (activité touristique et pêche).
Sur les milieux naturel, les impacts des rejets d'eaux usées sont facilement visibles ;
- Une mortalité des espèces aquatiques dû à la diminution de la quantité d’oxygène dans le milieu. Oxygène excessivement consommée par les micro-organismes des eaux usées.
- Une croissance excessive d’algues qui se développent en consommant les nutriments présents dans les eaux usées (exemple du phosphate dans les lessive) : eutrophisation.
- Les algues limitent la photosynthèse, absorbe l’oxygène présent dans l’eau et libère des gaz toxiques lors de leur décomposition. Ce qui conduit à une mortalité de la vie aquatique du milieu.
- Une mortalité des coraux : leur blanchissement, cet dégradation impact la biodiversité marine.
Des dizaines de poissons morts dans la rivère de Batelière (FA Octobre 2016)
L'Assainissement Non Collectif en Martinique
Voir l'article sur les Chiffres de l'ANC en Martinique
La mission de l'Office De l'Eau en Assainissement Non Collectif
- L'appui aux SPANC
Dans le cadre de sa mission d’assistance technique aux maîtres d’ouvrage, l’Office de l’Eau anime depuis 2011 le réseau des Services Publics de l’Assainissement Non Collectif (SPANC) de la Martinique par la mise en œuvre du SATASPANC (Service d’Assistance Technique et Administratif aux SPANC).
L’Office réalise :
- Des formations sur la mission de contrôle des SPANC,
- De la veille réglementaire et technique,
- Des rencontres entre SPANC, administrations et professionnels,
- Des documents d’information et de sensibilisation à destination de la population pour appuyer les SPANC dans leur communication,
- Des guides techniques pour les dispositifs avec traitement par le sol en place (consultez les ICI).
Le but est également d’harmoniser les procédures de contrôles sur l’ensemble du territoire et partager les expériences de terrain afin d’abaisser le taux de non-conformité des dispositifs ANC du territoire.
A titre d’exemple, l’office à regrouper toutes les zones, baignades et donc milieux aquatiques, où l’ANC peut avoir un impact (consultez la carte ICI).
- La participation aux Groupes de Travail (GT) nationaux sur l'ANC
Afin que le contexte local soit pris en compte au niveau National, l’Office de l’eau prend part à de nombreux GT. Il peut ainsi émettre des avis sur les textes règlementaires, alerter sur les contraintes techniques et proposer des solutions d’adaptations.
Aussi, l’Office est membre de :
- GT ANC animé par le ministère de la transition écologique et solidaire
- GT révision du DTU animé par l’Afnor
- PANANC animé par le ministère de la transition écologique et solidaire et qui regroupe plusieurs groupes de travail en fonction des thématiques (formation, agrément,)
- …
- La formation et l'information des professionnels et acteurs de l'ANC
Depuis 2009, l’ODE a réalisé de nombreuses formations techniques et règlementaires en ANC à destination des :
- Agents des SPANC dans le cadre d’un partenariat avec le CNFPT,
- Artisans, en partenariat avec la DSDS (aujourd’hui ARS), à l’époque, et la Chambre de métiers,
- Plombiers en reconversion dans le cadre d’un projet avec le Pôle emploi,
- Elus dans le cadre des Universités des maires,
- Vidangeurs agréés.